Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/543

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la Lune ait paru douée d’une si puissante influence ? que le nombre de changements de temps ait toujours surpassé le nombre des non-changements ?

Pour rendre évident le vice de ce mode de discussion, admettons un moment que la Lune soit sans influence sur la pluie, et qu’on cherche, dans un long recueil d’observations météorologiques, quel a été le nombre de jours de nouvelle Lune sans pluie et le nombre de ces mêmes jours avec pluie. Supposons que ces deux nombres soient égaux ; si au lieu de faire porter le recensement sur les jours précis de la nouvelle Lune, on avait pris les veilles ou les avant-veilles de cette phase, les lendemains ou les sur lendemains, tout le monde comprendra qu’on serait arrivé aux mêmes résultats ; que le rapport du nombre de jours pluvieux au nombre de jours sans pluie, aurait été encore celui de 1 à 1.

Maintenant, à la division ordinaire de l’année en 365 parties de 24 heures chacune, substituons une division qui procéderait par périodes plus longues, par périodes de trois fois vingt-quatre heures ou de trois jours, et demandons-nous quel serait alors pour les temps de nouvelle Lune, le rapport du nombre de périodes pluvieuses au nombre de périodes sans pluie ; évidemment ce rapport ne serait plus celui de 1 à 1. On trouverait pour le premier terme un nombre plus grand que 1, car en trois fois 24 heures les chances de pluie sont beaucoup plus nombreuses qu’en un seul jour.

Des périodes de quatre fois, de cinq fois vingt-quatre heures conduiraient, pour le rapport précité, à de plus forts résultats encore, et toujours par la raison toute