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MM. Beer et Mædler dans l’éclipse de Lune du 28 décembre 1833. Ce phénomène trouve son explication dans ce fait bien connu des physiciens, que toute lumière blanche comparativement faible, placée à côté d’un rouge intense, paraît par voie de contraste être d’un bleu prononcé.

Le cône dans lequel la Lune pénètre quand elle cesse d’être visible, devant avoir pour axe la ligne passant par le centre du Soleil et le centre de la Terre, il semble impossible que la Lune éclipsée se voie jamais au-dessus de l’horizon en même temps que le Soleil.

Cléomède disait déjà qu’une telle observation mentionnée par des auteurs plus anciens que lui était un conte fait à plaisir pour embarrasser les astronomes.

Cependant il est certain que, dans l’éclipse du 16 juin 1666, observée en Toscane, la Lune se leva éclipsée, le Soleil étant encore au-dessus de l’horizon occidental, ce qui semblait impliquer que les deux astres n’étaient pas diamétralement opposés relativement au centre de la Terre. On peut citer encore l’éclipse observée à Montmartre, le 26 mai 1668, par les membres de l’Académie des sciences, où les mêmes circonstances se reproduisirent.

Le phénomène n’est en désaccord avec la théorie des éclipses qu’en apparence.

La réfraction atmosphérique fait que le Soleil et la Lune se montrent dans des places qu’ils n’occupent pas en réalité. La réfraction hâte le lever de la Lune et retarde le coucher du Soleil.

Quoique dans les deux cas que nous venons de citer