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s’affaiblissant jusqu’au bord extérieur, où la teinte paraissait entièrement blanche.

La couronne de 1778, dit l’amiral espagnol, était à peu près également brillante dans toute sa largeur. Elle se montra cinq ou six secondes après l’immersion totale du Soleil ; elle disparut quatre ou cinq secondes avant que le bord de cet astre émergeât de dessous le disque obscur de la Lune. De la couronne lunaire partaient çà et là des rayons lumineux perceptibles jusqu’à des distances égales au diamètre angulaire de notre satellite, tantôt plus, tantôt moins. Le tout « semblait avoir un mouvement rapide circulaire, pareil à celui d’un artifice embrasé, mis en jeu sur son centre ! » Le point de départ des rayons lumineux est indiqué d’une manière trop vague pour l’expression de la couronne lunaire. Don Antonio de Ulloa voulait-il dire que les rayons partaient du bord extérieur de la couronne ? Cette question est importante ; la figure de cette éclipse (fig. 301, p. 608) ne donne peut-être pas un moyen suffisant de la décider.

L’éclipse totale de 1806 fut observée, en Amérique, par Bowditch et Ferrer. Dans son mémoire, Bowditch dit seulement que la Lune se montra entourée d’un anneau de lumière très-étendu. Ferrer est net et explicite, L’anneau paraissait avoir le même centre que le Soleil, sa largeur s’élevait à six minutes ; sa nuance était le blanc de perle. Il partait des bords de l’anneau des rayons qui s’étendaient jusqu’à trois degrés de distance. C’est, comme on voit, la gloire signalée par Louville et Ulloa, mais sur une plus grande échelle. Encore ici, pour savoir la signification du mot bords, desquels partaient les rayons