Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/87

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or on observe, au contraire, dans le nord de la France, où ces dépôts paraissent avoir été très-peu tourmentés, que les craies n’atteignent jamais une hauteur de plus de 200 mètres au-dessus de la mer actuelle. Elles présentent précisément la disposition d’un dépôt qui se serait formé dans un bassin rempli d’un liquide dont le niveau n’aurait atteint aucun des points élevés aujourd’hui de plus de 200 mètres.

Je passe à une seconde preuve, empruntée à Saussure, et qui semble encore plus convaincante.

Les terrains de sédiment renferment souvent des galets ou espèces de cailloux roulés, d’une forme à peu près elliptique. Dans les lieux où la stratification du terrain est horizontale, les plus longs axes de ces cailloux sont tous horizontaux, par la même raison qui fait qu’un œuf ne se tient pas sur sa pointe ; mais là où les couches sédimente uses sont inclinées sous un angle de 45°, les grands axes d’un grand nombre de ces cailloux forment aussi avec l’horizon des angles de 45° ; quand les couches deviennent verticales, les grands axes de beaucoup de cailloux sont verticaux.

Pour se convaincre que dans l’acte du redressement d’une couche horizontale, tous les grands axes des cailloux qu’elle renfermait n’ont pas dû devenir verticaux, on n’a qu’à tracer des lignes dans diverses directions sur un plan horizontal et à le faire tourner ensuite autour d’une certaine charnière. Dans ce mouvement, toutes les lignes parallèles à la charnière resteront constamment horizontales. Les lignes perpendiculaires à cette même charnière s’inclineront au contraire à l’horizon de toute