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question à laquelle l’ordre naturel des idées m’amène inévitablement. Il m’a semblé que, sans recourir à aucune formule algébrique, je pouvais ne pas renoncer à la satisfaction de donner aux lecteurs une idée suffisamment exacte des méthodes à l’aide desquelles on est parvenu à peser les planètes. Si même je dévoilais ici toute ma pensée, l’on verrait, quoique j’aie réellement à parcourir l’ensemble des principes fondamentaux de la théorie de l’attraction, que je crains encore moins de ne pas être compris que d’entendre dire à ceux qui auront la patience de suivre la démonstration jusqu’à la fin : Comment, ce n’était que cela !


CHAPITRE II

lois de l’attraction exercée par les corps les uns sur les autres


Un corps abandonné à lui-même tombe vers la Terre, mais un corps inerte, c’est-à-dire dépourvu de volonté, indifférent au repos comme au mouvement, ne peut se mouvoir, ne peut tomber, ne peut marcher de haut en bas que si une force l’y oblige. Tous les éléments de cette force émanant des particules matérielles dont notre globe se compose, leur ensemble, leur résultante, constitue ce qu’on appelle l’attraction, la gravitation, la pesanteur de ce corps.

La force totale qui sollicite une certaine molécule attirée, étant la somme des actions de chaque molécule matérielle du corps attirant, elle sera, quant à son intensité, proportionnelle au nombre de ces dernières molé-