Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/109

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voir que cet axe doit éprouver sans cesse, en vertu de l’action exercée par la Lune sur la partie renflée de notre globe, une oscillation dont la période est exactement égale, comme nous l’avons dit, au temps (18 ans 2/3) que l’intersection de l’orbite de la Lune et de l’écliptique emploie à parcourir les 360 degrés de la circonférence entière.

Ainsi, tandis que le Soleil agissant sur la partie renflée de la Terre produit la précession, la Lune, par une action analogue, produit la nutation. D’Alembert, et après lui Euler, ont donné une solution mathématique satisfaisante du problème de mécanique posé par Newton. Toutefois les deux illustres géomètres avaient entièrement laissé de côté certaines circonstances physiques qui ne semblaient pas pouvoir être négligées sans examen. Laplace a rempli cette lacune. Il a montré que la mer, malgré sa fluidité, que l’atmosphère, malgré ses courants, influent l’une et l’autre sur les mouvements de l’axe de la Terre ou de l’équateur, comme si elles formaient des masses solides adhérentes au sphéroïde terrestre. Ce n’est qu’en tenant compte de cette action que la théorie de la précession et de la nutation devint tout à fait complète. On doit d’ailleurs remarquer que l’action des planètes change continuellement la position du plan de l’orbite de la Terre, modifie son inclinaison sur l’équateur, et tend à donner un mouvement direct aux équinoxes. Le Soleil et la Lune en agissant sur la partie aplatie du globe, changent les lois des perturbations produites par les planètes qui gravitent avec la Terre autour de l’astre radieux.