Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/112

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est évidemment indépendant de la vitesse de rotation de la Terre ; notre globe cesserait même tout à fait de tourner sur son centre, que le mouvement de translation de la Lune n’en éprouverait aucune altération. De là découle un moyen très-simple de découvrir si la durée du jour solaire a changé.

Supposons, en effet, qu’on détermine maintenant, par des observations directes, la durée d’un mois lunaire, c’est-à-dire combien de jours et de fractions de jour la Lune emploie à revenir à sa conjonction avec le Soleil. Il est clair qu’en répétant cette observation à une autre époque, on trouvera un résultat différent si la durée du jour n’a pas été constante, alors même que, dans l’intervalle, la vitesse de la Lune n’aura pas changé : le mois paraîtra plus long, par exemple, si la durée du jour a diminué, et plus court, au contraire, si le jour est devenu plus long. La constance du mois lunaire serait l’indice de l’invariabilité de la durée du jour. Or, toutes les observations concourent à prouver que depuis les Chaldéens jusqu’à nous, la durée du mois lunaire a été graduellement en diminuant. Il faut donc, d’après ce qui précède, ou que la vitesse de la Lune se soit accrue, ou que le jour solaire soit devenu plus long. Mais Laplace a découvert par la théorie, ainsi que nous l’avons vu, qu’il y a, dans le mouvement de la Lune, une inégalité connue sous le nom d’équation séculaire, qui dépend de la variation d’excentricité de l’orbe terrestre, et dont la valeur, dans chaque siècle, peut être déduite de ce changement d’excentricité. À l’aide de cette équation séculaire, on rend parfaitement compte de l’accroisse-