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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/140

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Ces considérations servent à expliquer un phénomène singulier, qui se manifeste vers les pôles nord et sud de Mars. Je veux parler de l’apparition, de la croissance et de la diminution de deux taches blanchâtres dont l’éclat est plus que double de celui des autres parties de la planète. La tache nord diminue d’amplitude pendant le printemps et l’été de l’hémisphère de même nom ; elle augmente pendant les deux saisons suivantes. Le contraire arrive au pôle sud ; de là on a tiré légitimement la conclusion qu’il se forme successivement autour des pôles de Mars des calottes étendues d’une matière blanchâtre semblable aux neiges qui se précipitent de notre atmosphère et dont la quantité est réglée par la température.

J’ai dit que ces taches blanches polaires, les taches neigeuses, brillaient d’une lumière plus que double de celle qui nous arrive des bords de Mars. Pour s’assurer de l’exactitude de ce résultat, on n’a qu’à se servir d’une lunette prismatique et à faire empiéter les bords des deux images d’une quantité suffisante peu de jours avant ou peu de jours après l’opposition ; le segment provenant de cette superposition paraîtra un peu moins lumineux que la tache polaire vue en même temps sur chacune des images séparées. Il n’est pas nécessaire d’expliquer ici comment on aurait dû s’y prendre pour faire cette comparaison d’intensité, si par hasard les deux régions équatoriales superposées n’avaient pas donné, par leur réunion, une intensité à peu près égale à celle des taches polaires.

Maraldi disait au commencement de 1706 que depuis cinquante ans on avait observé les taches blanches po-