Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/184

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récemment découvertes, comme Iris (chap. viii, p. 151), ne soient pas rondes et présentent à la Terre des faces inégales qui les font ressembler à de véritables débris, le grand nombre de ces astres aujourd’hui connus porte à croire qu’il y a d’autres causes qui leur ont donné naissance. Les intersections des orbites des petites planètes deux à deux, sont loin de s’accorder toutes avec l’hypothèse d’Olbers ; toutefois l’entrelacement de ces orbites indique une liaison intime entre plusieurs de ces astres, et il y a dans les phénomènes qu’ils présentent un curieux sujet de recherches pour les astronomes. D’après les mouvements de Mars et de Jupiter, il ne paraît pas que leur ensemble doive avoir une masse considérable, sans quoi cette masse exercerait sur ces deux planètes des perturbations que l’observation n’a pas signalées ; et cependant, d’après une communication faite en 1850 à l’Association britannique pour l’avancement des sciences, M. Daniel Kirkwood, ayant tenté de reconstituer la planète brisée, au moyen des fragments alors connus, comme on recompose en géologie les animaux antédiluviens, est arrivé à lui assigner un diamètre surpassant de beaucoup celui de Mars.

Si le phénomène supposé par Olbers a eu lieu, quelle peut en avoir été la cause ? N’est-ce pas une comète qui aurait brisé la grosse planète pour en former Cérès, Pallas, Junon, Vesta, Iris, et plusieurs autres ? Examinons la question avec quelques détails.

Parmi les orbites des petites planètes, celles de Cérès et de Pallas sont presque exactement égales entre elles. L’orbite de Junon et surtout celle de Vesta ont des