Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/19

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intense qu’il ne put vérifier son calcul et qu’il fut obligé de confier ce soin à un de ses amis.

L’idée de faire dépendre d’un principe unique tous les phénomènes de l’univers n’était pas nouvelle. On la retrouve dans tous les ouvrages physiques d’Aristote. « Mais, comme le fait remarquer mon ami Alexandre de Humboldt, l’état imparfait de la science, l’ignorance où l’on était à cette époque de la méthode expérimentale, qui consiste à susciter les phénomènes dans des conditions déterminées, ne permettait pas d’embrasser le lien de causalité qui unit ces phénomènes, même en les divisant en groupes peu nombreux. Tout se bornait aux oppositions sans cesse renaissantes du froid et du chaud, de la sécheresse et de l’humidité, de la raréfaction et de la densité primitive, et aux altérations produites dans le monde matériel par une sorte d’antagonisme intérieur, qui rappelle les hypothèses modernes des polarités opposées et le contraste du plus et du moins. »

Platon a eu de l’attraction universelle une idée moins confuse qu’Aristote, mais le grand philosophe n’a pas saisi l’unité du système du monde. « Il a bien vu, dit M. Th. H. Martin dans son beau travail sur le Timée, que le globe terrestre est de tous côtés un centre d’attraction pour les corps pesants qu’on en détache. Il a bien prouvé, contre Anaxagore, qu’aucun hémisphère n’est le haut ou le bas, plutôt que l’hémisphère opposé. Mais, voyant que la flamme se dirige vers le ciel, il n’a pu croire qu’elle fût attirée vers le même centre que l’eau ou les pierres. En conséquence, il admet que les choses de même nature s’attirent mutuellement. » Suivant Platon,