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satellite. Nul doute que ces corps, en pareilles circonstances, ne doivent tomber vers la Lune.

Concevons maintenant une ligne droite qui joigne le centre de la Lune et le centre de la Terre. Il y a nécessairement une région intermédiaire entre ces deux globes où les corps qui s’y trouveraient placés seraient en équilibre également attirés par la Terre et par la Lune. En deçà de ce point, tout corps pesant tomberait vers la Terre ; au delà, la chute aurait lieu vers la Lune.

Il suffirait donc, pour qu’un corps provenant de la Lune tombât sur la Terre, qu’il fût projeté de la surface de notre satellite avec une vitesse assez grande pour dépasser la région où les corps resteraient en équilibre entre les deux tendances contraires, où ils ne seraient pas plus portés à tomber sur la Lune que sur la Terre.

La pesanteur à la surface de la Lune est environ six fois plus faible que sur la Terre ; en sorte que celui qui voudrait y sauter de bas en haut avec une force musculaire égale à celle que nous possédons, s’élèverait à une grande hauteur. Est-il possible d’animer un corps d’une assez grande vitesse d’impulsion pour que, lancé de la surface de la Lune, il ne vienne pas y retomber ?

La question, envisagée ainsi, a pu être soumise au calcul, et l’on a trouvé, vu le peu de volume et de masse de la Lune, et l’absence d’atmosphère autour de cet astre, qu’un corps lancé dans la direction de la Terre entrerait dans sa sphère d’attraction s’il était projeté de la Lune avec une vitesse égale à 2 500 mètres par seconde.

Cette vitesse n’est pas au-dessus des vitesses de projection dont les volcans terrestres nous offrent les effets.