Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/339

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nant cette intéressante recherche en 1677, il arriva à une rotation de 9h 55m 50s. Mais un si bel accord s’évanouit en 1690. Ayant alors observé une tache qui paraissait adhérente à la bande méridionale fort voisine du centre, il trouva pour valeur de la rotation 9h 51m. Ce résultat si différent des premiers fut confirmé en 1691 par l’observation de deux taches brillantes placées sur la bande obscure la plus voisine du centre vers le nord, et aussi par une tache obscure placée entre les deux bandes centrales. En 1692, des taches donnèrent même pour la durée de la révolution 9h 50m.

Les différences considérables de ces divers résultats ont conduit à supposer que les taches sont des nuages nageant dans une atmosphère très-agitée. Les taches, ainsi que cela se déduit des résultats précédents, ont un mouvement d’autant plus rapide qu’elles occupent une position plus voisine du centre de la planète. Ainsi, dit Fontenelle, on pourrait comparer les mouvements de ces taches à celui des courants qui règnent près de l’équateur terrestre. Mais l’assimilation me paraît porter à faux : les alizés soufflant de l’orient à l’occident, entraînent dans la même direction les nuages situés dans cette portion de l’atmosphère. Ces nuages correspondent donc, par leur déplacement en vingt-quatre heures, à des parties de plus en plus occidentales de la croûte solide de notre globe ; par conséquent, un observateur qui, situé dans la Lune ou dans le Soleil, déterminerait la durée de la rotation de la Terre par l’observation d’un de ces nuages devrait trouver un nombre plus grand que celui que lui fournirait l’observation d’un point de