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deux bandes sont remarquables par leur permanence sinon absolue, du moins relative. Cassini affirmait, en 1691, qu’il les voyait depuis quarante ans. J’ai dit permanence relative, car il paraîtrait que ces deux bandes centrales s’effacent quelquefois. Hévélius rapportait, en effet, dans sa Sélénographie, qu’en 1647 il ne voyait pas de bandes sur Jupiter, quoiqu’il y aperçût des nuages. William Herschel affirme aussi dans un Mémoire publié en 1793, qu’il vit une fois la planète sans aucune trace de bandes. En 1834 et 1835, la bande boréale n’existait pas ; elle s’était effacée sur tout le pourtour de la planète. En décembre 1835, Mædler vit la bande australe se diviser longitudinalement en deux.

Le 16 décembre 1690, Cassini apercevait, outre les deux bandes permanentes, deux bandes méridionales et deux autres septentrionales qui ne faisaient pas le tour entier de la planète, en sorte que Jupiter était sillonné par six bandes exactement parallèles entre elles.

Quelle qu’en puisse être la cause, il existe dans Jupiter sous toutes les latitudes des matières obscures ayant une tendance à se ranger en bandes parallèles aux bandes équatoriales.

Ces bandes accidentelles ne font pas ordinairement le tour entier de la planète ; elles sont interrompues de manière que le retour de leurs extrémités à une position déterminée sur le disque apparent peut aussi servir à fixer la durée de la rotation. Ces fractions de bandes n’ont qu’une courte durée, elles naissent et disparaissent dans un petit nombre de jours, et même parfois dans un petit nombre d’heures.