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leur peu de lumière et celle des parties environnantes.

Si cette manière d’envisager le phénomène est fondée, nous en déduirons un moyen expérimental de démontrer l’existence des taches par une observation directe et dans des positions où jusqu’ici on n’avait pu constater leur présence que par voie d’induction.

Ce moyen, nous le trouverons dans l’emploi d’une lunette prismatique ou à double image. Supposons que le troisième satellite soit situé à l’orient du disque de Jupiter, la lunette prismatique fournira deux images de la planète et de son satellite : l’une dans sa position naturelle ; l’autre, provenant de la réfraction extraordinaire du cristal, se trouvera située à l’occident de la première, par exemple. Rien de plus aisé que de faire projeter la seconde image du troisième satellite sur le disque lumineux de la planète correspondant à la première image. Les causes de confusion dans l’image de ce satellite auront, dès ce moment, disparu. Seulement le contraste lumineux, en vertu duquel la tache devenait visible dans l’observation ordinaire, sera moins sensible. En effet, dans la portion correspondante à la tache, l’image du satellite est éclairée par une lumière égale à celle de la première image de Jupiter.

Dans les régions qui entourent la tache, l’image du satellite se compose de sa lumière propre ajoutée à la lumière du disque de la planète. En supposant que la matière du satellite ait une vertu réfléchissante égale à celle de la matière de Jupiter et que la tache n’émette aucun rayon, il y aura entre les lumières qui nous feront voir les diverses parties du disque du satellite, le rapport