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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/389

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le quatrième ne brille d’une vive lumière qu’un peu avant et un peu après l’opposition.

Des observations analogues, faites à Berlin par Mædler et Beer, de décembre 1835 à avril 1836, ont confirmé, autant que l’imperfection de la méthode pouvait le comporter, le résultat obtenu par Herschel et Schrœter pour le premier, le second et le quatrième satellite, assujettis tous les trois à de fortes variations d’intensité. Quant au troisième, qui reste toujours le plus brillant, les auteurs ont cru ne pas pouvoir se prononcer définitivement.

Notons à ce sujet que, déjà en 1707, Maraldi remarquait que le troisième satellite subissait de telles variations d’éclat, que quelquefois il était égal aux autres et même devenait plus petit. (Mémoires de l’Académie des sciences pour 1707, page 295.)

S’il était permis d’accorder une foi complète à des faits négatifs, une remarque de Dominique Cassini prouverait, encore mieux que les changements d’intensité dans l’éclat des satellites, l’existence d’atmosphères fortement réfringentes autour de plusieurs de ces petits astres. Ce célèbre astronome disait, en effet, dans l’année 1678 (Mémoires de l’Académie des sciences, t. ier, p. 266), qu’il n’avait pu apercevoir quelquefois l’ombre du premier satellite, quoiqu’il eût parfaitement distingué ses taches et par conséquent le satellite lui-même. Dans ce cas, comme on l’a supposé, la lumière du Soleil, réfractée par l’atmosphère du satellite, aurait pénétré dans le cône d’ombre ; mais si cette explication était réelle, pourquoi l’ombre ne serait-elle effacée que quelquefois ? Il est vrai que dans les éclipses totales de notre Lune,