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des satellites mérite donc d’être soumis à de nouvelles vérifications pendant lesquelles il sera indispensable que l’observateur se précautionne avec soin contre les effets de contraste.


CHAPITRE XVIII

passage des satellites sur le disque de jupiter


L’observation des satellites lumineux sur le corps même de Jupiter a été faite la première fois par Dominique Cassini[1], puis ensuite par Maraldi. Celui-ci faisait, dans les Mémoires de l’Académie des sciences pour 1707, la remarque que le satellite, très-visible près du bord oriental et près du bord occidental, comme une tache lumineuse, disparaissait près du centre, sa lumière se confondant alors avec celle de la planète. Cette observation, quoique Maraldi ne le remarque pas, est une véritable mesure photométrique. Le satellite se voit près du bord de Jupiter parce que la lumière y est faible et que là son éclat prédomine sur celui de la planète. Il disparaît au centre parce que sa nuance et son éclat sont alors les mêmes que ceux de la portion de la planète qu’ils nous cachent, les mêmes que la nuance et l’intensité des parties lumineuses dont il est entouré.

  1. Hérigone avait proposé en 1644 de substituer, pour la détermination des longitudes aux éclipses des satellites, leurs passages par le centre du disque de Jupiter. Cassini objectait (tome VIII des Mémoires de l’Académie) que l’observation proposée par Hérigone n’était pas exécutable, attendu, disait-il, que les satellites ne se voyaient pas lorsqu’ils se projetaient sur le centre de la planète.