Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/423

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très-vif déplaisir lorsque quelqu’un lui ayant fait part de cette explication, lui fit entrevoir que la vitesse qu’il faudrait combiner avec celle de la Terre pour trouver l’angle sous lequel la rétine devait paraître recevoir l’impression des rayons lumineux, ne serait pas la vitesse de la lumière dans l’espace, mais celle que possède cette même lumière lorsqu’elle se meut dans les humeurs de l’œil, ce qui détruisait l’accord que l’illustre astronome avait trouvé entre l’angle maximum d’aberration conclu de ses observations et celui auquel on arrivait par l’emploi de la vitesse de la lumière déduite par Rœmer des éclipses du premier satellite de Jupiter. Je ne consigne ici cette remarque que pour montrer combien on a eu tort de substituer des considérations tirées de la théorie du choc à l’explication très-simple que nous avons donnée du phénomène, et qui, du reste, n’est presque que la répétition textuelle de celle qu’a présentée Bradley lui-même dans ses immortels Mémoires insérés dans les Transactions philosophiques, et que Clairaut a donnée ensuite.

Les mouvements des étoiles fixes dont il est question ici ont été appelés aberration, parce que les étoiles qui les éprouvent, dit Fontenelle, semblent s’égarer çà et là.


CHAPITRE X

égalité de la vitesse de la lumière émanant des divers corps


D’après l’explication du phénomène stellaire dont nous nous sommes occupés dans ce livre, il est clair que si les lumières partant de deux étoiles avaient des vitesses