Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/441

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sur l’étoile ne saurait être appréciable. La supposition contraire put se présenter à l’esprit quand, à l’origine, on discuta les éclipses des satellites de Jupiter, car ces astres sont beaucoup moins éloignés ; ici elle serait d’emblée insoutenable. Ainsi l’intervalle réel compris entre une phase d’Algol correspondant au moment où cette étoile est à sa moindre distance de la Terre, et la phase qui arrivera six mois plus tard, quand la distance de la Terre à l’astre aura acquis sa valeur maximum ; cet intervalle, disons-nous, sera égal, en moyenne, à l’intervalle que l’on trouverait en prenant les termes de départ en sens inverse : en prenant pour premiers termes les phases réelles des distances maxima, et pour seconds termes les observations de six mois plus tardives et correspondantes aux distances minima.

Les intervalles réels entre les phases étant égaux, les intervalles observés ne pourront différer entre eux qu’à raison de la vitesse de la lumière. Or, nous le savons aujourd’hui, dans l’espace de six mois la Terre s’éloigne d’Algol d’un si grand nombre de kilomètres, que la lumière ne les parcourt qu’en 15m 12s. Dans les six mois suivants, les deux corps se rapprochent de la même quantité. Pour avoir l’intervalle compris entre une phase observée la nuit de la moindre distance de la Terre à Algol, et la phase observée la nuit de la distance maximum, il faudrait ajouter 15m 12s à l’intervalle réel, s’il nous était connu. Ce même intervalle réel inconnu, diminué de 15m 12s, donnerait la valeur de l’intervalle observé entre une première phase correspondant au maximum et une seconde phase observée au minimum. Mais si un