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CHAPITRE IV

historique de la découverte de l’anneau de saturne


Galilée dirigea ses lunettes sur Saturne aussitôt que les circonstances le lui permirent ; mais la faiblesse de ses instruments le jeta dans une grande perplexité. Une lettre au grand-duc de Toscane nous apprend que Saturne lui semblait tricorps. Il explique clairement la signification de ce terme dans une lettre en date du 13 novembre 1610, adressée à Gugliano de Médicis, ambassadeur du grand-duc auprès de l’empereur d’Autriche. « Lorsque j’observe Saturne, y dit-il, avec une lunette d’un pouvoir amplificatif de plus de trente fois, l’étoile centrale paraît la plus grande, les deux autres, situées, l’une à l’orient, l’autre à l’occident, et sur une ligne qui ne coïncide pas avec la direction du zodiaque, semblent la toucher. Ce sont comme deux serviteurs qui aident le vieux Saturne à faire son chemin et restent toujours à ses côtés. Avec une lunette de moindre grossissement l’étoile paraît allongée et de la forme d’une olive. »

Dans une lettre à Castelli, du 30 décembre 1610, il annonçait que Saturne était formé de trois étoiles immobiles les unes relativement aux autres.

Il arriva une époque (en 1612) où les deux étoiles latérales ne se montrèrent plus à Galilée. La planète lui sembla alors parfaitement ronde ; il paraît que cette circonstance le découragea au plus haut degré, il alla même jusqu’à imaginer que dans toutes ses observations anté-