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d’un degré, la distance rectiligne du nouvel astre à la Terre avait diminué presque de moitié. Ces observations étaient inexactes, dira-t-on. Sans contredit ; mais, quoique l’astronome fût alors peu connu[1], on ne pouvait pas naturellement imputer des erreurs de 1″ à 2″ dans la mesure micrométrique d’un diamètre angulaire, à l’observateur à qui il avait fallu tant de perspicacité, de pénétration, de finesse, pour saisir le caractère spécial du nouvel astre au milieu des étoiles proprement dites dont il semblait entouré.

M. de Saron brisa le premier ces entraves, du moins sur un des points. Le 8 mai 1781, il montra qu’on tenterait vainement de représenter la marche de la prétendue comète, tant qu’on ne supposerait pas sa distance périhélie, sa plus petite distance au Soleil, égale au moins à 14 fois la distance moyenne du Soleil à la Terre.

Ce pas une fois fait, l’astre se trouvant définitivement enlevé, par la remarque de M. de Saron, à la catégorie ordinaire des comètes ; la nécessité étant désormais reconnue de mettre de côté les mesures micrométriques faites jusqu’alors par Herschel, les calculateurs devinrent plus libres dans leurs essais ; ils abandonnèrent l’idée d’un mouvement parabolique et trouvèrent qu’une orbite circulaire d’un rayon égal à environ 19 fois la distance du Soleil à la Terre, satisferait assez bien à toutes les obser-

  1. En Allemagne et en France, on écrivait son nom de la manière suivante dans les journaux et même dans les recueils scientifiques de l’année 1781 : Mersthel, Herthel, Hermstel, etc. On lit Horochelle dans la Connaissance des Temps de 1784.