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observateur parvînt à les apercevoir de la Terre. Herschel n’était pas homme à s’arrêter devant ces conjectures décourageantes. De puissants télescopes dans leur construction ordinaire, c’est-à-dire avec les deux miroirs conjugués, ne lui ayant rien fait découvrir, il les remplaça, au commencement de janvier 1787, par des télescopes front-view, par des télescopes qui donnent beaucoup plus d’éclat aux objets, car le petit miroir est alors supprimé, et avec lui disparaît une des causes de déperdition de lumière.

En se servant, le 11 janvier 1787, d’un télescope front-view (dont les dimensions ne sont pas données[1]) : Herschel vit Uranus entouré de quelques étoiles très-petites. Leurs positions, relativement à la planète, furent marquées avec toute la précision possible. Le lendemain deux de ces étoiles avaient disparu !

Cet indice de l’existence des satellites amena les observations très-scrupuleuses des 14, 17, 18, 24 janvier ; les observations des 4 et 5 février, et surtout celles du 7 du même mois. Ce dernier jour, l’illustre astronome resta, pendant neuf heures consécutives, l’œil constamment appliqué au télescope, et il eut la satisfaction de voir un satellite se mouvoir graduellement le long d’une portion considérable de son orbite. L’existence d’un second satellite ne fut pleinement constatée que le surlendemain 9.

  1. D’après ce que je lis dans un Mémoire d’Herschel de 1815, il est évident que pour les observations des satellites d’Uranus, il s’est ordinairement servi de télescopes de 20 pieds anglais (6m,09) de long. Des télescopes plus courts ne font pas voir même les plus brillants de ces astres.