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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/532

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M. Schumacher s’exprime en ces termes dans une lettre d’Altona, en date du 28 septembre :

« Quoique vous sachiez par M. Encke, que votre planète a été trouvée, presque précisément à la place et sous les circonstances que vous avez prédites (le diamètre même étant de 3″ ), je ne peux pas résister au penchant de mon cœur, en vous transmettant sans retard mes félicitations les plus sincères sur votre brillante découverte. C’est le plus noble triomphe de la théorie que je connaisse. »

Comment les astronomes de Paris, ceux d’Angleterre ; comment les astronomes d’Italie, surtout, placés sous un ciel si favorable, n’ont-ils pas devancé ceux de Berlin dans la vérification de la découverte de M. Le Verrier ? Pour qui connaît les méthodes astronomiques, la réponse est très-simple.

On appelle planète, tout astre doué d’un mouvement propre et décrivant autour du Soleil une orbite peu allongée. En vertu de son mouvement propre, une planète se transporte à la longue dans diverses constellations ; les étoiles proprement dites, au contraire, n’éprouvent annuellement que des déplacements angulaires insignifiants ; leurs positions relatives restent à peu près constantes pendant des siècles. Ceci une fois posé, tout le monde comprendra en quoi consiste ordinairement la découverte d’une planète.

Un astronome, ayant dirigé sa lunette vers le firmament, compare ce qu’il aperçoit à la carte détaillée de la même région du ciel dessinée antérieurement. Y a-t-il dans le champ de la vision, un astre qui n’y figurait pas