Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/549

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fait de l’arrivée définitive à une même température des deux corps A et B ne saurait recevoir une autre explication. Ce que nous venons de trouver relativement au mode d’action de l’enceinte A, considérée dans toute son étendue, doit s’appliquer à chacune de ses parties considérées isolément.

Ainsi, lorsque deux corps A et B, inégalement échauffés, sont en présence, si, après un certain temps, ils arrivent à la même température, c’est que le corps chaud A a envoyé sous forme rayonnante une partie de sa chaleur au corps froid B ; mais ce corps B, froid relativement à A, peut être chaud comparativement à un troisième corps placé dans le voisinage. Le corps B enverra donc des rayons calorifiques au corps C ; ce corps B sera donc actif relativement au corps C ; mais sera-t-il passif à l’égard du corps A ? Cela est extrêmement peu probable.

Examinons le cas où, tout restant dans le même état, le corps B serait plus chaud que l’enceinte A. Après un certain temps, tous les points de l’enceinte A et le corps B auraient la même température, mais cette fois le corps B se serait refroidi par la chaleur rayonnante partie de tous les points de sa surface, et le corps A aurait augmenté de température par l’absorption de ces mêmes rayons.

Nous avons reconnu que le corps A envoyait des rayons calorifiques au corps B, tant qu’il était plus chaud que ce dernier, et nous avons facilement admis, jusqu’ici, que le rayonnement cessait aussitôt que les deux corps en présence avaient acquis la même température, ce qui n’est guère plus compréhensible que la difficulté précédente.