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Les rayons calorifiques obscurs, partie intégrante de la lumière solaire, éprouvent donc des absorptions spéciales, propres à certaines constitutions atmosphériques, qui sont sans influence sur la transmission des rayons lumineux.

L’ensemble de ces phénomènes a conduit les physiciens à se demander si la chaleur des différents rayons solaires ne tiendrait pas à des rayons obscurs qui seraient mêlés à eux, et que le prisme ne séparerait pas, parce qu’ils auraient les uns et les autres la même réfrangibilité, ou bien si, entre le rouge et le violet, les rayons seraient doués à la fois de la double propriété de luire et d’échauffer. Mais nous n’aurons pas besoin d’étudier ici cette question, puisque sa solution ne changerait rien à l’explication que nous donnerons des échauffements variés des corps terrestres à différentes époques de l’année.

Ajoutons un mot sur un troisième mode d’analyse auquel on a soumis les rayons solaires. En portant certaines substances chimiques dans les différentes régions du spectre, on a trouvé qu’elles sont très-inégalement modifiées par les rayons de diverses couleurs. Le minimum d’effet s’observe à l’extrémité rouge, et le maximum à l’extrémité violette et même plus loin. C’est l’inverse de ce que nous avions trouvé avec le thermomètre.

On sait que c’est sur l’action chimique exercée par la lumière sur diverses substances et particulièrement sur les sels d’argent que se trouve fondée l’une des plus belles découvertes de ce siècle, la photographie. M. Daguerre a trouvé que ses ingénieux procédés réussissaient