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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/568

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équivalent d’eau de 0° à 535°, si l’on empêchait cette eau de s’évaporer pendant son échauffement.

Ce résultat numérique doit paraître énorme ; mais il ne saurait être contesté. La vapeur n’existe qu’aux conditions que nous venons d’exposer. Toutes les fois que de l’eau se transforme en vapeur, elle emprunte aux corps environnants une quantité de chaleur capable de la porter de la température de 0° à 535°. Si elle est à 10, à 20, à 30°, etc., elle absorbe, en se vaporisant, 525, 515, 505, etc., degrés.

La vapeur restitue ces centaines de degrés de chaleur latente aux surfaces sur lesquelles sa liquéfaction s’opère. Voilà, pour le dire en passant, le secret du chauffage à la vapeur. On comprend bien mal ce procédé industriel lorsqu’on s’imagine que le gaz aqueux va seulement porter au loin, dans des tuyaux où il circule, la chaleur thermométrique ; ses principaux effets sont dus à la chaleur de composition, à la chaleur cachée, à la chaleur latente qui se dégage au moment où le contact de surfaces comparativement froides ramène la vapeur de l’état gazeux à l’état liquide.

Pour mettre en complète évidence l’action réfrigérante de la vaporisation, je citerai une expérience curieuse de M. Bussy dans laquelle cette action est portée à l’extrême.

Qu’on entoure de coton la boule d’un thermomètre à alcool ; qu’on la plonge ensuite dans de l’acide sulfureux liquide. Cela fait, si on laisse le liquide s’évaporer spontanément à l’air, il se produit sur-le-champ un froid de — 57° centigrades. Dans le vide de la machine