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mètre, une quantité considérable de chaleur qui devient latente. Ce fait est établi avec une entière évidence à l’aide d’une expérience très-simple : on suspend un thermomètre au milieu d’un grand vase rempli d’air et placé sur le plateau d’une machine pneumatique. Lorsqu’on fait jouer la machine pour diminuer la densité de l’air intérieur, chaque coup de piston amène un abaissement dans les indications du thermomètre. Le phénomène est surtout sensible lorsqu’on se sert des thermomètres métalliques en spirale de M. Breguet, de ces thermomètres qui sont pour ainsi dire tout en surface. Au lieu d’un abaissement de température, on observe une augmentation, comme on devait s’y attendre, quand on laisse rentrer l’air dans le récipient de la machine pneumatique.

Ces abaissements de température par la dilatation et ces élévations par la condensation de l’air sont très-considérables. Nous y aurons recours lorsque nous nous occuperons du décroissement énorme de température qu’on observe dans l’atmosphère en visitant en ballon des régions de plus en plus élevées.

Les physiciens ont longuement débattu entre eux la question de savoir si les rayons solaires qui traversent une atmosphère sereine augmentent sa température d’une manière appréciable. Ceux qui se sont prononcés pour la négative s’appuient sur ce résultat : qu’en pleine mer, et loin des continents, la température de l’atmosphère n’est jamais supérieure, disons plus, n’est jamais égale à celle de la surface des eaux. Mais ces expériences n’ont été faites que sur le pont des navires ; or, telle est la rapidité avec laquelle l’air se refroidit en s’éloignant, même de