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le rapport de la température, examinons comment elle se comporte en hiver.

Nous l’avons déjà dit, les molécules superficielles, refroidies par leur rayonnement vers les régions froides de l’espace, se précipitent vers le fond à cause de leur excès de pesanteur spécifique (chap. iii, p. 531) ; en conséquence, la surface de la mer doit conserver une température supérieure à celle que présente la surface des continents, puisqu’ici les molécules superficielles refroidies ne s’enfoncent pas dans le terrain.

Ces conséquences déduites d’un examen minutieux du mode d’action des rayons solaires sur une surface liquide et sur une surface continentale, sont confirmées par les observations.

Ainsi, à Bordeaux, la température moyenne de l’hiver est de 6°,1, tandis que sous la latitude de cette ville la température de l’océan Atlantique ne s’abaisse jamais au dessous de 10°,7 centigrades.

Sous le 50e degré on n’a jamais trouvé l’Océan au-dessous de 9° centigrades.

L’ensemble des observations qu’on a recueillies montre que dans l’hémisphère nord et dans la zone tempérée la température moyenne d’un îlot situé au milieu de l’océan Atlantique serait plus élevée que la température moyenne d’un lieu semblablement placé sur le continent, et qu’on y trouverait un été moins chaud et un hiver moins froid. Des différences dans ce sens-là ont été particulièrement constatées à l’île de Madère.