Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/630

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température observé à mesure qu’on s’élève au-dessus du niveau moyen de la mer.

Les rayons lumineux partant du Soleil et par conséquent, suivant toute probabilité, les rayons calorifiques qui les accompagnent, éprouvent un affaiblissement considérable en traversant l’atmosphère ; si cet affaiblissement provenait exclusivement de la réflexion de la lumière sur les molécules aériennes ou sur les vapeurs, il n’amènerait aucune augmentation de température dans les diverses régions de l’atmosphère ; les rayons solaires réfléchis iraient seulement se perdre dans l’espace sans avoir produit aucun effet échauffant. Il en sera tout autrement du cas où le même affaiblissement s’opérerait en partie par voie d’absorption. Plus l’absorption serait grande, plus l’augmentation de température dépendante de cette cause aurait d’intensité. Or, l’air est beaucoup plus diaphane à une grande hauteur que près de notre globe. Les couches atmosphériques voisines de terre devraient donc, par la seule cause que nous discutons maintenant, être plus chaudes que les couches très-élevées. Une autre raison plus certaine et plus influente de la diminution de température avec la hauteur a été indiquée dans les considérations générales placées en tête de ce livre (chap. x, p. 553) : les couches atmosphériques échauffées à leurs surfaces de contact avec le sol tendent à monter, mais, en s’élevant, elles se dilatent ; or, l’air ne peut se constituer dans ce nouvel état de dilatation, sans emprunter tout ce qui lui est nécessaire à la chaleur des corps qu’il va toucher dans son mouvement ascensionnel ou à sa propre chaleur sensible accusée par