Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/638

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

restre, il y gèlerait à la surface en moins de vingt-quatre heures.

Le problème que l’éléphant de Sibérie a soulevé revient donc, en définitive, à rechercher si l’axe de rotation du globe peut avoir changé subitement de direction.

Un pareil changement, en tant surtout qu’il devrait être subit, ne pourrait pas résulter des forces dont notre globe éprouve journellement les effets ; mais si la Terre venait à être choquée avec violence par quelque gros corps étranger, un déplacement sensible de l’axe autour duquel elle tourne en serait la conséquence presque nécessaire. Je dis presque, parce qu’il y a des directions dans lesquelles le choc, quelque intense qu’il fût d’ailleurs, laisserait véritablement l’axe dans sa position primitive.

Les comètes sont évidemment les seuls corps qui jamais aient pu venir choquer la Terre. L’éléphant du Léna, le rhinocéros du Wilhoui semblaient donc prouver, malgré tout ce qu’on peut trouver d’étrange dans ce rapprochement, que, dans la suite des siècles, une semblable rencontre avait eu lieu. Cette preuve même devait paraître sans réplique à ceux qui regardaient comme bien établi que les éléphants n’ont pas pu vivre sous le climat actuel de la Sibérie ; mais quelques doutes semblent permis à ce sujet : le lecteur va en juger.

Sous le rapport de la forme et des dimensions, l’éléphant de la mer Glaciale avait la plus grande analogie avec ceux de ces animaux qui habitent aujourd’hui l’Afrique et l’Asie. Les défenses étaient longues de plus