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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/681

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lité le troisième ; le jour qui précédait l’avant-veille prenait le nom de quatrième, et ainsi de suite, avec une erreur constante en plus d’une unité.

Qui ne voit avec surprise, je dirai presque avec dégoût, dans cette numération rétrograde, le jour des nones, par exemple, pris comme vrai point de départ, ne pas figurer dans le compte quand il s’agit de la veille, et figurer, au contraire, comme une unité dans la fixation du rang de l’avant-veille !

Lorsque désormais on entendra Bélise, dans les Femmes savantes, demander au notaire :

De dater par les mots d’ides et de calendes,


on connaîtra la signification de ce vœu, on saura que la folle, comme la qualifie Molière, fait appel à ce que l’antiquité nous avait légué de plus décousu, de plus déraisonnable.

Les Romains sentirent, comme les Égyptiens, la nécessité, qui sera bientôt démontrée, de recourir à des mois intercalaires.

Tous les deux ans, un mois supplémentaire s’ajoutait aux douze mois ordinaires. Ce mois s’appelait mercedonius, merkedonius ou merkedinus.

Par une bizarrerie presque inexplicable, le mois mercedonius s’intercalait tout entier entre le 23 et le 24 février. Ainsi, après le 23 février venaient : le 1er, le 2, le 3, etc., mercedonius ; ce n’était qu’après l’épuisement des jours de ce mois supplémentaire, qu’on reprenait la série : 24, 25, 26, 27 et 28 février.