Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/701

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Ce moyen, le cardinal Pierre d’Ailly le proposa, au concile de Constance et au pape Jean XXIII, dès l’année 1414. Vers la même époque, le cardinal Cusa écrivit aussi sur la matière. Antérieurement, Roger Bacon avait fait une proposition formelle à ce sujet. Le pape Sixte IV, voulant réaliser ces projets, appela auprès de lui Régiomontanus. La mort du célèbre astronome, arrivée à Rome en 1476, ajourna cette délicate affaire. Le concile de Trente, quand il se sépara en 1563, la recommanda très-expressément au pape. Enfin, Grégoire XIII réussit, en 1582, à opérer la réforme tant désirée, avec le concours d’un savant calabrais nommé Lilio.

Répétons-le, le but de cette réforme devait être de coordonner la longueur de l’année civile avec la longueur de l’année astronomique, en telle sorte que les jours de même dénomination correspondissent, terme moyen, aux mêmes températures, et que les travaux de l’agriculture pussent toujours être réglés par des dates empruntées à l’année civile.

La longueur de l’année julienne était de 365j,25[1], tandis que la longueur de l’année astronomique, ou le temps que le Soleil emploie à revenir au même point de son orbite, à l’équinoxe de printemps, par exemple, n’est que de 365j,242264. L’intercalation julienne, fondée sur une longueur d’année exagérée, renfermait un trop grand

  1. Sosigène, le collaborateur de César, ne devait pas ignorer qu’Hipparque, 120 ans avant notre ère, avait reconnu que l’année solaire était plus courte que 365 jours 1/4. Peut-être la différence, qui ne portait que sur les millièmes de jour, lui parut-elle négligeable.