Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/754

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un tremblement de terre arrive entre le 9 et le 19, il annoncera des désastres aux gouvernants ; et, enfin, s’il a lieu entre le 20 et le 25, les gens de lettres seront menacés de la perte de leur crédit.

Ce dernier trait montre que Lydus avait appliqué son savoir divinatoire à des choses bien peu importantes.

On vient de voir que chez les anciens il n’était guère question que de calendriers applicables à toutes les années. Dans le moyen âge, les calendriers généraux furent très communs ; on les plaçait en tête des livres d’heures ou de prières.

La publication des calendriers annuels, des almanachs annuels, de ceux qui concernent une année déterminée, remonte à une époque peu ancienne.

Le premier de ces almanachs qui ait été vraiment populaire est celui de l’an bissextil 1636, publié à Liége, sous le nom de Mathieu Laensberg, chanoine de cette ville[1] ; mais l’existence de ce personnage n’est rien moins

  1. Nostradamus, célèbre médecin de Provence, avait publié, à partir de 1550 jusqu’à sa mort, un calendrier contenant des prédictions sur les saisons et les temps les plus favorables aux divers travaux agricoles. Je n’ai pas ce calendrier sous les yeux, je ne saurais dire conséquemment s’il doit être rangé dans les calendriers perpétuels ou dans les calendriers annuels. Il ne faut pas confondre ces prédictions météorologiques avec les centuries du même auteur, dans lesquelles il annonçait l’avenir en vers presque inintelligibles, et qui, à cause de cela peut-être, lui valurent la protection de la superstitieuse Catherine de Médicis.

    Rabelais est cité par ses biographes comme l’auteur d’almanachs pour les années 1533, 1535, 1548 et 1550 ; quelques-uns de ces almanachs, à ce qu’on assure, renfermaient des pronostics ; mais ils sont devenus très-rares. Au reste, on ne peut douter du peu de confiance que le facétieux curé de Meudon accordait à ses propres prédictions, lorsqu’il se mêlait de prédire l’avenir, par le passage sui-