Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/783

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les voir avec des lunettes s’éloigner du Soleil jusqu’à de certaines distances un peu variables, tantôt à l’orient, tantôt à l’occident. Mars lui-même doit être rarement visible à l’œil nu, puisque dans ses plus grandes digressions il ne s’éloigne du Soleil que de 16°. Saturne est pour l’astronome de Jupiter, une planète supérieure offrant dans son mouvement annuel tantôt une marche directe, tantôt une marche rétrograde, ces deux mouvements dissemblables étant séparés les uns des autres par des positions dans lesquelles la planète est stationnaire.

L’équateur de Jupiter coïncidant à peu près avec le plan de l’orbite, le Soleil doit se présenter toujours de la même manière aux différents points de la planète ; les quantités de lumière et de chaleur que ces divers points reçoivent du Soleil étant les mêmes dans tous les temps, il n’y a pas lieu de distinguer dans les deux hémisphères un hiver et un été. On jouit donc sur Jupiter d’un printemps perpétuel, pourvu qu’on attache à cette expression son sens véritable (liv. xxxiii, chap. xli, p. 721), qui, dans ce cas, signifie seulement que l’action éclairante et calorifique du Soleil est toujours la même dans chaque point déterminé de la planète ; ce qui n’implique pas qu’elle doit être égale quand on compare entre eux les points situés sous des latitudes différentes.

Les satellites, ou plutôt les Lunes de Jupiter, font leur révolution dans des temps fort courts comparés au temps que la Lune emploie à faire le tour de la Terre. La première de ces Lunes, la plus rapprochée de la planète, parcourt les 36° de son orbite en 1j,77. Le géographe, le marin de Jupiter doit trouver dans la rapidité