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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/789

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continents, et les parties obscures aux espaces recouverts d’eau.

Notre globe fera donc pour un habitant de la Lune l’office d’une véritable horloge. Si un de ses points a passé à une certaine heure par le méridien d’un Sélénite, il le retrouvera dans ce même méridien après un intervalle de temps égal à 24 de nos heures. La tache terrestre qui a passé par le méridien un certain temps après la première, suivra celle-ci le lendemain, du même nombre de minutes et de secondes, et ainsi de suite.

Les régions polaires de notre Terre devront offrir à un Sélénite une lumière blanchâtre plus ou moins étendue suivant les saisons.

Si, sur la Terre, en passant du nord au midi de l’équateur, on aperçoit de nouvelles étoiles, celles qui forment la Croix du sud, par exemple, combien doit être plus curieux pour un Sélénite un voyage de l’hémisphère invisible de la Terre à celui où notre globe se montre toujours au-dessus de l’horizon et dans une immobilité presque absolue, du moins quand on le rapporte à des repères pris à la surface de notre satellite !

Sur le contour circulaire qui sépare l’hémisphère de la Lune visible de la Terre de l’hémisphère opposé, et à quelque distance de ce contour, notre globe doit se cacher quelquefois aux Sélénites et quelquefois se montrer. La Terre s’y lève et s’y couche mais non pas toutes les nuits.

Dans l’hémisphère de la Lune visible de la Terre, on doit observer des éclipses de Soleil parmi lesquelles des éclipses totales qui peuvent durer deux heures. Il doit y avoir aussi quelquefois de très-petites éclipses de Terre,