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universelle, en donnant une idée complétement exacte de la forme et des dimensions de notre globe.


CHAPITRE XV

cause de l’aplatissement de la terre


L’aplatissement de la Terre étant démontré et mesuré (liv. xx, chap. xxiii, t. iii, p. 334), il faut encore en signaler la cause ; il faut faire davantage, il faut tâcher d’en déterminer théoriquement la valeur. Une théorie n’a une sanction complète qu’autant qu’elle rend compte, dans leurs plus minutieux détails, des phénomènes observés. Dès que notre compatriote Richer eut découvert qu’un même corps, quelle qu’en soit la nature, pèse d’autant moins qu’on le transporte plus près de l’équateur terrestre, tout le monde en conclut que cela provenait de ce que la Terre, si elle était originairement liquide, devait son renflement à la force centrifuge tendant à éloigner les molécules fluides de l’axe autour duquel s’effectue la rotation diurne, cette force combinant ses effets avec l’attraction exercée sur chacune des molécules par la masse entière. Huygens et Newton ne s’arrêtèrent pas à ces vues générales, qui n’étaient encore que des hypothèses ; ils calculèrent la différence du grand et du petit axe, l’excès du diamètre équatorial sur la ligne des pôles. Mais le calcul de Huygens se fondait sur des propriétés de la force attractive, hypothétiques et entièrement inadmissibles ; celui de Newton sur un théorème non démontré et sur l’hypothèse que la Terre