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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/90

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CHAPITRE XVI

cause des perturbations principales du mouvement de la lune


La Lune, gravitant autour de la Terre, obéit aux lois de Kepler, ou, ce qui est la même chose, aux lois de l’attraction mutuelle de deux corps ; s’il n’y avait pas d’autre force pour agir sur notre satellite, les principes de mécanique développés par Newton dans les Principes de la philosophie naturelle, rendraient compte de tous ses mouvements.

Mettons maintenant en action une seconde force : tenons compte de l’attraction que le Soleil exerce sur la Lune ; au lieu de deux corps enfin, prenons-en trois, l’ellipse keplérienne ne donnera plus qu’une idée grossière du mouvement de notre satellite. Ici l’attraction du Soleil tendra à augmenter les dimensions de l’orbite lunaire, et les augmentera réellement ; là, au contraire, elle les diminuera. En certains points, la force solaire agira dans le sens même où l’astre se déplace, et le mouvement deviendra plus rapide ; ailleurs, l’effet sera inverse. En un mot, par l’introduction d’un troisième corps attractif, la plus grande complication, toutes les apparences du désordre succéderont à une marche simple, régulière, sur laquelle l’esprit se reposait avec complaisance.

Si Newton donna une solution complète de la question des mouvements célestes dans le cas de deux astres qui s’attirent l’un l’autre, il n’aborda même pas analytique-