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Page:Arago - Souvenirs d’un aveugle, nouv. éd.1840, t.2.djvu/140

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souvenirs d’un aveugle.

qu’aux autres princesses, une grande calebasse à demi remplie de fleurs, dans laquelle elles crachaient à tour de rôle.

Cette cérémonie achevée, la calebasse, dont l’ouverture avait cinq ou six pouces de diamètre au plus, était fermée à l'aide d’une sorte de foulard noué qu’on ne touchait qu’avec une grande précaution. La reine favorite, toujours attentive à ce que je faisais, s’apercevant que je regardais beaucoup plus la jeune Sandwichienne qui présentait la calebasse, me fit demander par Rives si je voulais emmener son esclave avec moi, et je l’en remerciai du ton le plus franchement hypocrite du monde, ce qui égaya beaucoup l’assemblée, y compris l’espiègle, dont je récompensai la bonne volonté par une paire de ciseaux qu’elle accepta avec une joie ravissante.

Notre visite aux veuves de Tamahamah allait finir, lorsque entra toute guillerette la femme de Riouriou, la belle Kao-Onoéh, enchantée, nous dit-elle, de nous trouver là. Sa taille était de cinq pieds six pouces, et