Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/435

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couvert, imagina que ces cavités cratériformes étaient le résultat du travail des habitants de la Lune ; ces cavités, suivant lui, sont des refuges creusés tout exprès, où les sélénites échappent à l’action solaire, continuée sans intermittence pendant 15 fois 24 de nos heures. Là l’ombre des parois, sur le fond des cavités, doit offrir un abri facile et assuré.

Il est permis de douter que Kepler se fût arrêté à l’idée bizarre dont nous venons de parler, s’il avait connu les dimensions réelles de plusieurs des cratères lunaires, s’il eût su, par exemple, que Ptolémée a un diamètre de 45 lieues de 4 000 mètres, que le diamètre de Copernic est de 22 de ces mêmes lieues ; que celui de Tycho égale 20 lieues ; qu’on pourrait dans ce dernier cratère seul enfouir le Chimborazo, le mont Blanc et le pic de Ténériffe.

Le creusement de pareilles cavités lui aurait paru un travail gigantesque, même s’il avait su de son temps, comme nous le savons aujourd’hui, que les corps pèsent sur la Lune six fois moins que sur la Terre.

Schrœter s’est livré à une discussion minutieuse, des observations qu’il a faites des enceintes circulaires sur toutes les parties de la Lune. Il a trouvé que le fond de ces enceintes est non seulement situé notablement au dessous du rempart circulaire qui les entoure, mais encore au-dessous de la surface de niveau qui sert de base à ces remparts. Il a cherché également si le volume de la cavité, qu’on appelle proprement le cratère, est à peu près égale au volume du rempart circulaire qui l’entoure, implanté sur la surface générale du niveau de la Lune.