Page:Arbois de Jubainville - Cours de littérature celtique, tome 1.djvu/101

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qui connaissent la nature divine et qui sont en quelque sorte en communication avec elle, et que a c’est par leur entremise qu’il faut demander aux dieux les biens qu’on désire. Ces philosophes, < comme les poëtes lyriques (appelés bardes), ont t une grande autorité dans les affaires de la paix a comme dans celles de la guerre ; amis et ennemis ’) les écoutent. Souvent, lorsque deux armées sont »en présence, que les épées sont tirées et les lances »en arrêt, ils se jettent au milieu des combattants « et les apaisent comme s’ils charmaient des bêtes w féroces. Ainsi chez les barbares les plus sauvages la colère subit l’empire de la sagesse, et le dieu de la guerre rend hommage aux Muses (1). Après Diodore arrive Timagène, suivant lequel < les druides en Gaule se font remarquer par la suM périorité de leur génie que Pythagore a proclamé. a Ils sont unis par les liens d’une corporation ils r ils se vouent à l’étude de questions secrètes et de sciences élevées ; méprisant les choses hua maines, ils ont déclaré les âmes immortelles (2). e Timagène écrivait probablement sous le règne d’Auguste, de l’an 28 avant J.-G. à l’an 14 après notre ère. Un rescrit de cet empereur interdit aux citoyens romains la pratique de la religion des druides. Ce (1) Diodore de Sicile, Uv. V, ch. xxxt, édit. Didot-Müller, 1.1, p. ,272-273.

(2) Ammien Marcellin, liv., XT, chap. ix, g 8, édition TeubnerGardthausen, 1.1, p. 69 ; cf. Didot-MùUer, Fragmenta historicorum Sf~eomm, t. ni, p. 323.