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CELTES ET LANGUES CELTIQUES.

travaux sur notre histoire a suivi, pour l’étude de l’époque antérieure à la conquête romaine, le même procédé que M. Amédée Thierry[1]. C’est le procédé que je compte employer aussi seulement il y aura dans l’application une différonce sur laquelle je dois appeler l’attention. Quand les savants français ont voulu, jusqu’ici, chercher dans les langues néo-celtiques l’interprétation des mots gaulois transmis jusqu’à nous par les monuments de l’antiquité classique, quand ils ont demandé aux textes néo-celtiques l’explication des textes grecs et romains qui concernent les mœurs, les institutions, la religion des Gaulois, c’est aux langues et aux textes néo-celtiques modernes qu’ils se sont adressés. C’est au pays de Galles qu’ils ont été demander leurs principaux éléments d’information, quoique, pendant plus de trois siècles, cette partie de la Grande-Bretagne ait été soumise à la domination romaine et ait subi la puissance d’assimilation qui a partout caractérisé le génie romain.

Nous avons aujourd’hui à notre disposition une autre source d’information c’est la langue et la littérature du vieil irlandais[2].


    démarches actives et réitérées par lesquelles M. Henri Martin a préparé la création de la chaire de celtique du Collège de France.

  1. Il a été aussi appliqué par Roget de Belloguet, Ethnogénie gauloise ; et par Pictet, De l’affinité des langues celtiques avec le sanscrit.
  2. M. Henri Martin est le premier qui, en France, ait signalé aux savants les manuscrits irlandais de Dublin. Il l’a fait dans un mémoire que la Revue de Paris a publié en 1862, et dont le célèbre