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CHAPITRE III.

LES BARDES SOUS L’EMPIRE ROMAIN.

Revenons aux bardes de Gaule et aux monuments de la littérature classique qui les concernent.

Peu de temps après Diodore de Sicile, il est question d’eux aussi chez Timagène et chez Strabon. Les bardes, dit Timagène, composent des vers où ils vantent les exploits des hommes illustres, et ils chantent ces vers d’une manière agréable[1]. Les bardes, écrit Strabon, sont auteurs de panégyriques et de poèmes[2]. Lucain, enfin, au premier siècle de notre ère comme Strabon, mais quarante ans environ après ce savant géographe, fait intervenir les bardes dans sa Pharsale et leur adresse la parole « Vous aussi, » dit-il, « poètes qui, par vos louanges, conservez à la postérité la plus reculée le souvenir des braves tués

  1. (1) « Bardi quidem fortia virorum illustrium facta heroicis composita versibus cum duleibus modulis concitarunt. » Ammien-Marcellin, XV, 9.
  2. (2) « . » Strabon, I. IV, c. 4, § 4, éd. Didot-Dübner et Müller, p. 164.