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UNE HISTOIRE HOLLANDAISE.

server. Mais le jour était bien long, et la jeune fille désolée s’agitait dans sa prison avec une angoisse qui allait croissant à chaque instant. Sa tête était en feu, l’air manquait à sa poitrine. Le soir vint enfin ; le froid la calma un peu, mais on ne lui donna pas de lumière et les heures lui parurent s’écouler plus lentement encore.

Pendant que Christine se lamentait, Wilhelmine vint par hasard s’asseoir sur le seuil de la porte, et se mit à chanter à demi-voix, tout en fdant. Christine, pour mieux écouter, se pencha en dehors de la fenêtre.

« Ma sœur, » dit-elle, « chantez plus haut, que j’aie la consolation de vous entendre. Je suis enfermée, je suis seule depuis bien longtemps ; je n’ai pas de lumière pour travailler ; chantez, ma bonne sœur, que je vous entende ! »

— « Je vous plains, Christine, » répondit Wilhelmine, « je ne pense pas que mon père trouve mauvais que je chante dans le jardin ; je serai heureuse de pouvoir vous distraire quelques instants. »