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lance entre frères, violation de l'antique alliance? » 'tJ2J 17't'tD
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Mes chers auditeurs, ai-je besoin de vous dire à quelle situation
ces paroles font allusion? Il y a un an à peine, vous fondiez ce
temple, éternel honneur de la religion et de l’art, cette chaire,
où la parole de Dieu vous est dispensée aujourd’hui par son plus
humble ministre; à une maison vénérable, mais insuffisante,
mais caduque et dégradée par le temps, vous faisiez succéder un
monument admirable, au prix d’efforts et de sacrifices dont Dieu
et la postérité vous tiendront grand compte. Semblable au second
temple de Jérusalem, cette synagogue s'est édifiée au milieu d'o-
rages encore mal apaisés, et d'une lutte qui ne semble pas arri-
vée à son terme. Ainsi, ce tabernacle du Seigneur, gage de paix
et de conciliation, DTPJR'7 HRWW P3 UTLHU ‘7*UDî1 F11 him
¤’Dt¤J1D (1), la discorde a présidé à sa naissance, la discorde
gronde encore autour de ses murs! Il y a eu d‘abord petite
guerre d`épigrammes, velléité d‘opposition; puis l'épigramme
s’est traduite en actes, l'opposition a dégénéré en dissidence, et
prenez garde que celle-ci ne vous conduise au schisme! La divi-
sion, mes frères, est l'avant-coureur de la chute. Et qu'y a-t-il
au fond de toute cette hostilité? des griefs si minces, des objec-
tions si frivoles et si puériles, que je croirais, en les discutant,
manquer à la fois à la majesté de ce jour et à la majesté de cette
chaire. C'est d‘ailleurs une chaire de paix , je ne veux pas en faire
une arène; moi qui suis venu vous prêcher la concorde, je n'i-
rai point raviver d’irritants souvenirs. Mais Kippour veut dire
réconciliation, et je ne connais pas de plus beau jour pour trai-
ter un pareil sujet, comme je ne connais pas de plus beau sujet
à traiter dans un pareil jour.

Peu d'entre vous, mes frères, ignorent cette parole de nos
sages: $171 j'•'It'1 "I171 HDNH LIP, D"]? Dlïtitn ¤t't:'t nvbv '79
D5'itDïI·(2); " la société repose sur trois bases: vérité, justice
et paix. " Or, qu'est-ce que ces trois choses, si ce n’est une seule ,
l'harmonie? Harmonie entre la parole et la pensée, voilà la vé-
rité ; harmonie entre nos actions et la vérité, voilà la justice. Ainsi
ces trois choses sont corrélatives, elles s'impliquent et se suppo-
sent réciproquement, et l'une sans l'autre est impossible; ainsi,
réunies, elles ont engendré l’univers, cette grande harmonie des
êtres, et la société, cette harmonie des hommes et des peuples;
ainsi, enfin, elles forment le triple faisceau que rien ne saurait
rompre: par nano: sh vhvnn mam (3).

(1)Mekhilta, par. Yithrô.
(2)Mischnâh, tr.Aboth, I, 18.

(3) Eccl. 4, 12.

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