Page:Archives israelites 13.djvu/187

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xsnttrrn. IB! cette sévère unité de doctrine, cette austérité de mœurs, cette inébranlable fermeté qui caractérisent et ses plus grands docteurs A et ses plus humbles adeptes; delà aussi, cette solidité, cette force de cohésion intérieure qui détient les persécutions, et qui sup- pléent si heureusement, dans bien des circonstances, à la supé- p riorité numérique. _ La seconde des conditions que nous avons indiquées comme étant imposées à tout développement religieux, à savoir, d’atta- l cher le cœur par des pratiques appropriées aux dogmes qui s’im- posent à l’intelligence, d’étahlir une étroite concordance entre les lois que la raison accepte et les habitudes que se crée la vie, n‘a pas' été, dans son ensemble surtout, moins bien remplie par le t judaïsme ; le besoin qu'éprouvent l'hommc et la société humaine ‘ de fixer, par des institutions positives et par des pratiques con- venablement déterminées, des idées qui sans cela pourraient sou- i vent ètre altérées ou méconnues, engendre les cultes: tantôt ce besoin parfaitement légitime a été tellement poussé au delà dc ses limites naturelles, tellement exagéré qu'on lui a sacrifié le

 fond même du dogme, qu'on y a placé toute l‘essence de la re-

ligion : étou|l`er ainsi l‘idée sous les formes ct la croyance sous les observances, tel a été l'écueil commun de bien des religions célèbres où la foi s`est réduite à un vain mécanisme : tantôt, on a contesté toute valeur et toute efficace réelle à ces traditions qui ont pour objet et pour but de détacher périodiquement l’âme des ' préoccupations purement matérielles, et de la contraindre, en quelque sorte à jour fixe, de se reporter à des pensées et à des t méditations d`un ordre autrement sérieux et réel : ce qui, pour le dire en passant, est une précaution indispensable pour toutes les

intelligences, utile même pour les plus hautes: enfermer ainsi p

l’homme dans la conception abstraite des dogmes, dénier toute , _ action salutaire aux coutumes, aux fêtes, aux pratiques, voire » même les ridiculiser, annihiler ainsi les résultats bienfaisants que la sensibilité de l‘homme, bien dirigée, peut engendrer pour la moralisation et prétendre qu’il puisse être avec avantage aban- donné à sa seule raison, tel a été l`écueil commun de la plupart des philosophies dans leurs rapports avec les religions. i l Ici encore, le judaïsme s‘est préservé des deux écueils : après ,

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