Page:Archives israelites 13.djvu/402

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596 ncmvns ` Je prendrai la liberté de poser à M. Nardi quelques petites questions. Je demanderai premièrement, en toutehumilité, à lui, · docteur en philosophie , comment un fait ou un principe quel- conque, qui était hier une vérité, peut cesserdel`être aujourd’hui, ou plutôt comment était vrai hier ce qui ne l‘est pas aujourd'hui‘l Je luidemanderai encore à lui, docteur en théologie, qu'est-ce qui a cessé, selon lui, d‘ètre vrai dans notre foi. Sont-ce les dogmes fondamentaux du judaïsme , l’existeuce de Dieu , son l unité, l’immortalité de l’âine, la révélation, la providence, etc. T Sont-ce les principes moraux dont sont remplies d'un bout à l'autre les saintes Écritures? Est cc, par hasard, le devoir d`aimer le prochain, qu`il parait ne plus reconnaître, en attaquant, comme il le fait, ce que nous avons de plus cher , en même temps qu`il rend un hommage forcé à la charité universelle de quelques - uns d'entre nous? Je lui demanderai aussi si nous sommes à ses yeux despaïens ou des sauvages pour lesquels n’ajamais lui la lumière de ` la révélation; ou si nous avons renoncé a la Bible et aux principes éternels qu’elle renferme, et dont n_ous sommes de tout temps les dépositaires, pour qu’i| attribue aux inspirations de la religion naturelle, ou à celles de l’Évangile, les actes de charité qui nous .honorent. Jelui demanderai enlin à lui, suppléant à la chaire de statistique, et qui, partant, ne peut méconnaître la toute- puis- sance des faits etdes chiffres, s'il croit, pourtout de bon, que ces é actes sont une exception, un phénomène étrange dont le philo- sophe doive chercher Pexplication. Est-ce du savoir ou de la bonne foi de M. Nardi que l‘on doit douter? _ Est-ce à moi de lui apprendre que le christianisme a ses ra- cines dans lejudaïsme, et qu`il sied mal au fils de renier le père · l et d‘en médire; que la morale de l’Évangile n‘est autre chose - que celle de la Loi et des Prophètes? La charité universelle, qu`il , appelle chrétienne, est, à proprement parler, israélite, puis- qu’elle a été promulguée sur le Sinaï, bien des siècles avant le l . christianisme. Aime ton prochain comme toi-méme, qui en est la sublime et touchante formule, est, si je ne me trompe, un pré- · cepte du Lévitique (xxx, 18). Une religion qui fait résonner les cordes les plus sensibles du cœur humain pour l`émouvoir en fa- veur de la veuve, de l’orphelin, de l’indigent et de l’étranger Digiiized ny Google