Page:Archives israelites 13.djvu/468

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' 459 Alcan! Il est vrai encore queclzezles poëtesjl se trouve parfois des descriptions risquées , des tigures dangereuses, ou des expres- sions équivoques; mais c'est un danger dont la vigilance des édi- teurs, et plus encore la sagesse des maitres, gardent les disciples. Ce qui est incontestable, c'est que l'étude des littératures au- cienues, même au point de vue de la moralité, est une reconnais- sance anticipée et exacte des principales péripéties et difticultés de la vie; et voilà ce qu’on a proposé de supprimer, voilà quelle école de courage, de prudence, de politesse on voudrait fermer. Et l'on propose dfy substituer la Bible et les Pères de l’Église! lt y a évidemment dans la Bible, et d’admirables beautés litté- raires , et des conseils, des tableaux , des leçons d’une haute portée: il y a là la matière d’uue étude fructueuse et importante. Mais, sous le rapport littéraire, la Bible est l’exprœsion d'un mouvement linguistique encore peu avancé; la grammaire et le style u’y sont point encore formés, la phrase, dans son ampleur et dans sa clarté, u’existe point ches les orientaux, et ce serait une mauvaise préparation à la précise et analytique structure de la phrase française que l’étude exclusive ou dominante dela prose complexe, synthétique, poétique de l’0rient. En outre, Phébreu ancien n‘a pas une littérature complète; loin delà, la Bible est un monumentàpeu près unique; dans le champ de la philosophie, de l’histoire, de l'éloqaence et des diverses . branches de la poésie, que la jeunesse a besoin de parcourir pour se former, l'hébreu ancien et pur est stérile; put·0n jamais former des esprits avec Pétude d'un seul monument, si remarquable qu'il fût T · Sous le rapport moral, la Bibie nécessiterait un travail d'êpu- ration, et, comme on dit, dwsnpurgation au moins égal à celui qu'on a opéré sur les classiques anciens : à commencer parla Genèse et à ünîr par le Cantique des cantiques, sans excepter un seul des Prophètes, que de descriptions dangereuses pour la jcuneœe, reu— dues plus dangereuses encore parle caractère auguste du livre qui les contient, quelles peintures de mœurs en opposition avec les nôtres; nous n’insistons point sur ce délicat sujet: telle qu'elle est, dans ses éléments essentiels, la Bible, féconde en admirables enseignements pour les intellîgeuces formées, ne sera jamais le