Page:Archives israelites 13.djvu/499

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nniurrs. 493 l religion que vous avez si bien comprise, si bien pratiquée; vous l . étiez la gloire du rahbinat français par votre savoir, par votre charité, par votre désintéressement, par votre esprit de douceur et de conciliation et par votre piété, si profonde et si éclairée à la fois. L’ambition, mes frères, est souvent trompée, souvent déçue dans ses espérances, malgré le raal qu‘elle se donne et malgré le bruit q¤’elle fait pour réussir. Les esprits distingués, au con- traire, arrivent au sommet, en cheminant modestement et en traçant paisiblement leur sillon dans le champ de la vérité. lls obtiennent la première place, parce que leur mérite les y appelle. lesy conduit naturellement, et que nul n'est plus qu’eux en état . de la remplir? (2'est la vie, mes frères, de Marchand Ennery; il n comniencésa carrière comme simple instituteur d’une école mn- tuelle, et il l‘a finie, et il est mort avec le titre de premier pasteur dela Synagogue française ! ' Db ses plus tendres années, il se livrait à l`étude avec ardeur, et les saintes Écritures étaient l‘objet de ses méditations constan- tes. Ce livre divin qui est le pain de l’âme, on le voyait sans cesse entre ses mains; c’est là qu’il puisa cet amour de Dieu et des hommes qui était si profond en lui, ce courage et cette résignation qui le soutenaientdans le malheur, cette douceur et cette modes- tie que nous admirions si souvent dans notre vénéré pasteur, et cette piété si douce, si vraie, si sincère, qui imposait le respect même à ceux qui ne partageaient pas ses convictions. Marchand-Ennery étaitun profond théologien. ll avait recueilli la parole de vérité de la bouche des Scheyer et des Gouguenheim, noms illustres pour lesquels il avait conservé jusqu'à sa mort une profonde vénération. Il avait gravé au fond de son cœur, non-seu- lement la lettre, mais aussi l’esprit de l’Écriture sainte, et ses entretiens religieux faisaient les délices de ceux qui avaient le ‘ bonheur de l’entourer. Ah! noble pasteur, je n’oublierai jamais les heures que j'ai panées avec vous dans l‘étude de la loi ; je n’oublierai jamais les · nvsntes explications que vous donniez des passages les plus difü· cilcs dans les livres de nos docteurs. Marchand Eaaery, mes frè- res, n’aimait pas ces discussions, souvent oiseuses, qui font beau- l Digitized ny Google i