Page:Archives israelites 13.djvu/533

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ample connaissance avec ces deux illustres personnages. -Il ne préta pas l‘oreille à ceux qui lui conseillèrent de briguer la place de recteur , bien que la supériorité de son érudition l’en rendit plus digne que le titulaire; et, chose remarquable, au décès de ce chef d’école, Rab qui, dans presque toutes les questions, soit ri- tuelles, soit juridiques, did` rait d’opinion avec Samuel, refusa d’ètre le successeur de R. Schila: et cependant, d’après ce que nous venons de dire, il y avait le droit le plus incontestable, mais il ne voulait pas primer un docteur d'un aussi grand mérite que Samuel. En eü'et, il abandonna à celui-ci le rectorat de Nehardéa et alla occuper celui de Pacadémie naissante à Sora, où la nom- breuse congrégation juive était comme un troupeau privé de pas- teur. Cette nouvelle école devint en peu de temps, sousla direction de Rab, une des plus célèbres de toutes celles de l’exil , et sut se maintenir à cette hauteur pendant plusieurs siècles ,jusqu’à l’ex- tinction des écoles rabbiniques en Orient, peu de temps après R. Soherida. ll estjuste de nous occuper maintenant plus spécia- lement de celui qui lui tit atteindre son apogée, ce qui nous four- nira aussi l‘occasion de parler de Samuel, qui a acquis une cer- Éaipe célébrité par ses connaissances indépendantes de l’étude de a or. Rab, ou plutôt Abba — car c'est ainsique s‘appclait le premier auquel on donnait encore le surnom de Arika 83"'18 838, le long, à cause de sa haute taille, ou, selon d’autres, Arika était le nom du lieu de sa naissance, mais que nous continuerons de nommer Rab, car c‘est par cette abbréviation des mots Rabbi- Abba qu‘il iut désigné, surtout depuis son élévation au rectorat de Sora. — Rab naquit dans une etite ville des environs de l'an— cienne Babylonie, vers 120 aprgs la destruction du second tem- ple(188), de parents pauvres peu connus, quoique issus d’un frère du roi David, nommé Schimmi. Devenu orphelin dans sa pre- mière jeunesse, ses tuteurs l’envoyèrent en Palestine pour fré- quenter l’académie de Rabbi àTiberias, où il se distingua bientôt et surpasse tous ses condisciples. ll n’y resta pourtant pas bien longtemps: la mauvaise santé de Rabbi l’0bligeant de quitter , cette vBle, Rab se rendit, comme nous l'arons déjà vu, à Nehardéa. Sa réputation l’avait devancé, et Samuel, qui savait aussi que la santé de Rab avait eu beaucoup à soullrir de ses veillées et de son genre de vie ascétique, envoya à sa rencontre le vice-président ou vicaire Kama pour le recevoir, ou, selon d’autres, pour sonder ‘ ses dispositions; mais il parait que Kama ne s'y prit pas assez délicatement et que Samuel lui-méme ne parvint que difficile- ment à inspirer quelque confiance à Rab. ll fut cependant guéri de ses maux physi ues, mais son extrême susceptibilité renditson commerce ditïicilea ses collègues, qui disaient quelquefoisde ses ·