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l 568 ARCHIVES RLI1 1:3*32 ¤D*n1JJ, vous enseignerez ces paroles à vos fils et non pas à vos filles. Par ce procédé, on pourrait inférer que l`observance du décalogue n’est obligatoire que pour les hommes, cartoutv est au masculin, et quand les Israélites sont con- damnés à errer quarante ans dans le désert (Nomb. mv, 55), peut-on dire aussi que DTI] ne s’applique qu’aux hommes! (Pest cependant cette dernière opinion qui a prévalu, par le fait, la femme israélite est condamnée à errer sa vie entière dans le désert ténébreux de l’ignorance. Ce n’est pas dela faute du Talmud qui consigne les opinions pour et contre avec la plus grande impartialité, la faute en est à ceux qui font passer la farine et ne recueillent que le son. Ne voyons-nous d'aiIIeurs pas dans le Talmud méme avec quelle intelligence Beruria interprète le sens des saintes Ecri- tures par les sages conseils qu’elle donne à son mari, le célèbre Rabbi Meïr, et par la controverse qu’elle soutient contre un Sa- ducéen (Barachoth, 10, a). _ Rabbi Abouhou, disciple de Rabbi Johanan, et fondateur de la célèbre académie de Césarée qui a éclipsé celles de Tibériade et de Sephoris n'a pas hésité à faire enseigner la littérature grecque à sa fille. Nonobstant l’interdit jeté sur cette littérature par les · rabbins contemporains, ce serait donc calomnier le Talmud que de prétendre que partout et toujours il cherche à s’opposer à la culture d’esprit de la femme, à ravaler la dignité du sexe. Rabbi Johanan compare la mort d’une épouse à la destruction du tem- ple : « L’éclat de la maison, dit-il, s’obscurcit, les pas de l'époux n deviennent chancelants; toutes les pertes peuvent étre répa- » rées, mais celle de la compagne de notre jeunesse est sans » compensation. n (Sanhédrin, l`¤ 22.) Le Talmud attribue la délivrance de l’esclavage d`Egypte aux vertus des femmes. C’est en effet au dévouement des sages—fem— mes hébreues que tant de nouveau·nés devaient la vie. Ailleurs, pour marquer l’égard quc doit le mari à la femme, le Talmud dit: Si tu femme est petite, abaisse-toi d sa taille. On voit par ces exemples, que nous ne voulons pas trop multi- plier, quel nombre de Pères de la synagogue savaient apprécier et respecter le mérite dela femme. Malheureusement, quelques au- Digitized ny Google À