Page:Archives israelites 13.djvu/588

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EQ aucnrvns * qu‘an pareil tour de force demande legénie d’u¤ Vernet, d’t1n Paul Delaroche; d'accord. Blais il y a une échelle de proportion pour tout. Dans la pléiade des rabbins illustres de I’Am€rique, choisissons t d’abord le docteur Lilienthal, le docteur Wise d’Albany et le doc- j teur Raphal, tous trois étrangers naturalisés. Nous commencerons p par le docteur Lilienthal, plus particulièrement connu en Eu- o rape, par ses campagnes de Russie. (Test d’ailleurs le vrai type du rabbin moderne : . Justement, le voilà qui sort de sa belle maison de Tomp- lrinsquars, le plus beau pensionnat juif, par parenthèse, des _ États-Unis. —A le voir ainsi, en frac noir, avec sa cravate blan- che, son menton soigneusement rasé, ne_le prendrait·on pas pour un médecin ou un avocat? Cependant en le regardant de plus près, on devine le prêtre, le penseur, le philosophe, à ce visage maigre et osseux, à ce front vaste, à ce regard â la fois perçant et profond, à ce je ne sais quoi, entîn qui dénote une supério- rité intellectuelle quelconque. Esprit 'hardi et novateur, s'assimilant facilement toutes les théories sans se laisser dominer par aucune; conservateur par instinct et par raison et gourmandant néanmoins avec une mor- dante ironie, la mollesse inerte de ses auditeurs; soit qu’il retrace en langage plein de feu l'histoir·e mémorable de nos aïeux , soit qu’il analyse avec une verve intarissable, les beautés trop dé- daignées du Talmud, ses discours portent partout l'empreintc des fortes études qu'il a faites à Munich, sa ville natale, d’une connaissance profonde des hommes et des choses et d’une grande élévation de pensée et style. Dans sa jeunesse, il appartenait aux idéologues nébnlenx de son pays; mais ses longs voyages, son séjour en Russie, ses rap- ports axec toutes les classes dela société, en ont fait un homme ninemrnurt pratique, sans altérer en rien l’ess0r de son imagi- nation et de son génie; c’est, en un mot et pour le peindre d’un snlttraits, l'homme du monde de nos jours grellé sur le saga Rien rfégale le charme de sa conversation; c'estle meilleur •I|•ur·que j’aie jamais entendu ;il u’a qn'an défaut ames yens,